Il est temps de stocker, car le S&P 500 atteint un nouveau sommet

Après la période de confinement due au coronavirus et la période de reprise inflationniste qui a suivi la pandémie, 2023 a apporté une stabilité et une croissance bienvenues pour les actions américaines. Contrairement aux cycles rapides d'expansion et de récession des années 2020-2022, l'année dernière a été marquée par un environnement de marché haussier stable qui a permis au S&P 500 de gagner près de 27 % en l'espace d'environ douze mois, le Nasdaq 100 faisant plus que doubler ces gains pour enregistrer une hausse de 55 % en 2023. Alors que le marché chinois des actions peine à maintenir une tendance haussière à long terme, les actions américaines ont réussi à conserver leur dynamique positive en ce début d'année. 

En fait, jeudi dernier (22/02), le S&P 500 a clôturé à un nouveau record au-dessus de 5100 dollars, après qu'un rallye du géant de l'IA NVIDIA a propulsé cet indice américain de premier plan vers de nouveaux sommets. Malgré des corrections mineures plus tard dans la semaine, les prix restent à l'intérieur et autour de ce nouvel ATH. Le Nasdaq 100, à dominante technologique, a également réussi à dépasser la barre psychologiquement importante des 18 000 $, ce qui est également très prometteur en l'absence d'un calendrier concret de baisse des taux de la part de la Fed. En attendant d'autres données et nouvelles économiques importantes dans les prochains jours, de nombreux traders et investisseurs se demanderont combien de temps la fête des actions va encore durer. Dans cette optique, nous allons examiner quelques-uns des principaux facteurs qui détermineront la performance des actions jusqu'à la fin de l'année. 

La Fed ne doit pas être négligée

Le pouvoir de la Réserve fédérale américaine sur les marchés est désormais bien connu. En effet, la succession de hauts et de bas depuis 2020 devrait en être une preuve plus que suffisante. En effet, une grande partie des gains réalisés par les actions depuis le début de l'année 2023 a été attribuée, à un moment ou à un autre, aux anticipations de baisses de taux à venir. Un an plus tard, Powell et son équipe n'ont toujours pas annoncé de baisse concrète des taux d'intérêt. Il a été clairement établi que la Fed adopte une « approche attentiste », et qu'il faut peut-être d'abord que quelque chose d'important se produise avant qu'elle ne commence à baisser ses taux. Il semble que le marché l'ait compris, puisque l'outil FedWatch du CME Group montre que seuls 63 % des traders s'attendent actuellement à ce que la Fed commence à réduire ses taux d'ici juin (contre 98 % à la fin du mois de janvier). Par ailleurs, 83,6 % d'entre eux prévoient que la première réduction interviendra en juillet. Comme on peut s'y attendre, le processus décisionnel du régulateur américain sera en grande partie lié à la mesure dans laquelle il est proche de ramener l'inflation au niveau de l'objectif de 2 %. Ce jeudi (29/02) seront publiés les chiffres de janvier de l'indicateur d'inflation préféré de la Fed, le rapport PCE (dépenses de consommation personnelle), qui devrait montrer une inflation stable supérieure à 3 %. Les rapports sur le produit intérieur brut (PIB), les demandes d'allocations chômage et l'activité manufacturière, également attendus cette semaine, aideront les analystes à envisager un calendrier pour les réductions de taux. Les réductions n'ayant donc pas encore été intégrées dans le prix des actions américaines, cela laisse présager de nouvelles hausses en 2024. 

Gagnez votre vie

En dehors de l'impact général étendu des taux d'intérêt, le sort des actions individuelles est largement déterminé par la performance des entreprises sous-jacentes - et il n'y a pas de meilleure mesure de la force d'une entreprise que les annonces de bénéfices. Cette première saison des résultats trimestriels a déjà été marquée par des rapports solides de la part de plusieurs entreprises de tech, mais le plus impressionnant de tous a été NVIDIA, dont le chiffre d'affaires a augmenté de 265 %, la demande pour ses GPU de pointe ayant grimpé en flèche en raison de l'adoption plus large de grands modèles d'IA dans toute une série d'industries. Plus impressionnant encore, le bénéfice net trimestriel de l'entreprise s'élève à 12,29 milliards de dollars (ou 4,93 dollars par action), soit une augmentation de 769 % par rapport aux 1,41 milliard de dollars enregistrés l'année dernière pour la même période. Zoom est une autre entreprise du secteur des technologies de l'information qui a publié récemment des résultats très intéressants. Le géant de la vidéoconférence a en effet annoncé un bénéfice net de 298,8 millions de dollars (ou 98 cents par action) pour le trimestre qui s'est terminé le 31 janvier et a enregistré des gains de plus de 13 % dans les échanges prolongés de ce lundi, à la suite de cette nouvelle. Ce résultat est d'autant plus encourageant que la même période de l'année dernière avait généré une perte modeste pour Zoom. Pendant ce temps, la société de logiciels-service Salesforce (CRM) annoncera ses résultats du quatrième trimestre 2023 aujourd'hui (28/02) et l'analyste d'Oppenheimer Brian Schwartz prévoit un bénéfice par action (BPA) de 2,09 $ (en hausse de 24,4 % par rapport à l'année précédente) sur un chiffre d'affaires de 8,5 milliards de dollars. En fait, M. Schwartz estime que CRM reste bien positionné pour enregistrer une croissance à deux chiffres de son chiffre d'affaires au cours de l'exercice en cours. Prises individuellement, ces données ne veulent peut-être pas dire grand-chose, mais lorsqu'elles sont mises ensemble, elles montrent une tendance claire à l'amélioration des performances économiques des entreprises compétitives et par ailleurs saines, ce qui constitue un puissant indicateur de hausse à long terme pour les actions. 

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